Suite

Après s’être informé auprès de la réception, Lori-Ann, en crise de folie interne, se rendit devant la chambre de Jean-François Harper. Bon… et maintenant? Et s’il n’était pas là? Tant pis!

Elle cogna trois fois (il ne faut pas paraître trop obsédé au moins).

- Salut heum… Jean-François? Je ne sais pas si tu es là… mais je te remet mon message quand même. C’est Lori-Ann… ah j’oubliais! Tu connais même pas mon nom! Ben c’est la fille stupide qui t’as approché à la piscine. Tu dois sûrement me prendre pour une dingue maniaque qui a réussi à te retrouver mais bon… Je voulais simplement venir m’excuser auprès de toi car j’ai eu conscience que je t’avais déranger et fait partir. Écoute, je me sens vraiment idiote mais c’est à cause que… Ah non laisse tomber… Heu c’est pas important. Seulement, je voulais aussi te dire que je ne suis sûrement pas la fille que tu pense. Tu sais, il est facile d’avoir des préjugés. M’enfin, j’espère que tu accepte mes excuse et regarde.. t’as juste à m’oublier et à oublier tout ce qui s’est passé… Alors je te laisse à présent avant que tu ouvre ta porte ou que tu appelle les gardes de sécurité! Dit-elle avec un petit sourire mélancolique. Au revoir…

Lori ne savait pas pourquoi elle avait réagi comme ça, il se connaissait à peine et elle parlait comme la pire des catastrophes comme s’ils se connaissaient depuis très longtemps. Peut-être était-ce parce qu’elle aurait pu trouvé en ce garçon un bon ami et qu’elle venait de tout gâcher… Sur ce, elle quitta tranquillement la place en se disant qu’il lui fallait un petit remontant… Pleasure Island résumait ce qu’elle désirait…

[finalement j’ai fait plus que 10 lignes XD]

Jean-François était sur le point de regagner sa suite. Passant par la réception, il utilisa l’ascenseur et appuya sur le numéro de son étage. Voyant les niveaux défilés devant ses yeux, il se trouvait un peu " goujat " d’avoir laissé Sabrina seule à elle-même, comme ça. Mais bon, en même temps, elle semblait plutôt froide à lui. Oh ! Pas qu’il veuille la draguer, loin de là – Jean-François n’aimait pas draguer. D’ailleurs, il trouvait vachement emmerdant que les filles pensent qu’un mec veuille les draguer à la moindre parole qu’il leur adresse. Comme si elles étaient irrésistibles. C’était quand même dommage pour Sabrina. Il lui trouvait un air sympathique, la pauvre, malgré ses yeux tous rouges. M’enfin. Après la soirée de merde qu’il avait enduré, il avait bien le droit d’aller roupiller.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent enfin, avec cette petite musique débile. À chaque fois, CHAQUE FOIS, ce genre de petits détails lui donnait envie de s’ouvrir les veines. Ça faisait trop hôtel cinq étoiles, trop faussement sympathique, trop… bourgeois. Bande de petits bourgeois de Disney de merde ! Le pays des rêves, ouais, mon œil. Les rêves à un million de dollars chacun. Un putain de parc d’attraction taillé pour les riches, pour les gamins de riches, gueulards et tout, ceux qui tentaient d’embarquer sur son dos à tout les jours, en criant : " Tigger ! Tigger ! " Mais ouais, il vous emmerde Tigger, bordel !!

Alors que Jean-François se dirigeait vers sa chambre, faisant tournoyer sa clé autour de son index, il entendit comme un murmure au bout du couloir. Oh non ! Oh non ! Devant lui se dessinait la silhouette de cette fille, là, celle de la piscine. Naaaaaaan !! Qu’est-ce qu’elle fichait là, non de non ! Et elle parlait toute seule, en plus ! Le jeune homme se cacha derrière un mur qui encadrait la cage d’ascenseur, espérant que la nana se casse bientôt. Postée devant SON appartement, elle discourait dans le vide.

-… Je voulais simplement venir m’excuser auprès de toi car j’ai eu conscience que je t’avais déranger et fait partir. Écoute, je me sens vraiment idiote mais c’est à cause que… Ah non laisse tomber… Heu c’est pas important. Seulement, je voulais aussi te dire que je ne suis sûrement pas la fille que tu pense. Tu sais, il est facile d’avoir des préjugés. M’enfin, j’espère que tu accepte mes excuse et regarde.. t’as juste à m’oublier et à oublier tout ce qui s’est passé… Alors je te laisse à présent avant que tu ouvre ta porte ou que tu appelle les gardes de sécurité! Au revoir…

La fille, d’un air un peu triste, quitta la place, empruntant l’escalier qui se trouvait à l’extrémité du couloir. Abbasourdit, Jean-François regagna sa suite. Ouah. La pauvre ! En effet, elle avait agit de façon très… provocante, voir dégradante (envers elle-même). Mais si elle s’excusait comme ça, c’était sûrement qu’au fond, elle n’était pas trop niaise. Et puis, c’était assez chouette de savoir qu’une fille se transforme en salope juste pour vous ! N’empêche que c’était flippant de voir qu’elle avait réussit à trouver ou il habitait. Elle voulait VRAAAIIIIMENT s’excuser, celle-là ! Exténué, le jeune homme s’effondra sur son lit. S’il la recroisait – il espérait que cela ne se produise plus jamais – ce serait hyper gênant. Parce que là, elle ne devait pas être sûre de s’il l’avait entendu, tout ça, tout ça. Rah. Jean-François, mettant de côtés toutes ces réflexions à la noix d’un soupir, plongea dans un profond sommeil bien mérité.